Roland Meyers est né dans un petit village du Berry, à deux pas de La Châtre et de sa "Vallée Noire" chère à George Sand.
Le terroir berrichon doucement baigné de romantisme a été le théâtre de ses jeux et de ses escapades enfantines. La survivance de cette enfance est profondément ancrée en lui, il en a gardé cette amour de la terre, de la matière et de la vie.
Après 6 ans d’études aux Beaux Arts de Bourges, et deux diplômes nationaux plus plusieurs prix de dessin et de peinture, on le retrouve à Paris, en Bretagne et à Toulouse où il exerce sont métier de graphiste.
C’est en Bretagne que, profondément choqué par l’attitude d’un des membres du jury d’un concours de peinture qui qualifiait de mineure et puérile la pratique du pastel à l’huile, il créa une technique spéciale à base de résine polyvinylique et de pastel gras.
On retrouve dans les œuvres de Roland Meyers l’amour de la matière, de cette argile dont on fait le grès berrichon. A cela ajoutez la couleur, cette merveilleuse couleur qu’il a découverte en Bretagne et en Occitanie.
Artiste de la matière, aventurier de l’imagination, Roland Meyers brouille les pistes du visible, brûle, griffe, reprend les formes avec l’élégance de l’équilibriste.
Maîtrise de la couleur, qualité des teintes vibrantes qui éclatent sur la toile.
Raffinement des jaunes, savoureux, diaphanes, qui heurtent, pénètrent dans les noirs habités, souterrains, à tonalité sombre, aux bleus profonds, lointain rapproché.
Des rythmes mélodieux s’allient à l’impertinence du trait, enchevêtrement de lignes, vision intérieure d’entre les choses clandestines.
Irrégularité des traces fugitives, graffitis vestiges. La signature organique de l’artiste surgissant là ou ne l’attend pas.
Impression du désordre, du sauvage, brutalité inconsciente du geste, sensualité des dissonances, complexité des accidents.
Roland Meyers nous évoque tout cela, mais ses signes viennent de notre entourrage, ses ramifications intérieures dévoilent un désir sans loi .
Errance sans limite, cette peinture en action nous regarde, cherche notre main afin de nous attirer, nous murmurer un secret, secret des vents, de l’eau, de l’homme, de la vie.
